Pesticides : entre omerta et complicité
Chers amis,
N’ayons pas peur des mots, les pesticides sont une des plus grandes menaces qui pèsent sur la biodiversité et la santé humaine. Dans un monde idéalement gouverné selon les principes de l’intérêt des populations, il y a bien longtemps que tout aurait été fait pour réduire au minimum l’usage de ces substances qui sont TOUTES toxiques pour l’homme et les écosystèmes à des degrés divers.
Qu’en est-il dans notre pays de France qui est dans le peloton de tête des plus gros utilisateurs de ces substances qui sèment la mort sur leur passage ?
Des progrès très significatifs ont été enregistrés pour réduire l’usage des pesticides, notamment en 2017, dans les espaces verts ouverts au public et les forêts, et prochainement avec l’interdiction de vente directe aux particuliers.
Mais l’usage des pesticides pour la production agricole est de très loin prépondérant et là, aucun progrès voire d’inquiétantes progressions de l’usage de ces poisons !
Un décret interministériel est en ce moment même en projet pour réglementer les épandages de pesticides en fixant des distances par rapport aux cours d’eau et points d’eau. Il est pour l’heure en net recul par rapport au précédent. Seuls les cours d’eau en traits pleins sur la carte IGN sont considérés, ce qui ouvre la porte à une pollution directe massive par des épandages dans les fossés de drainage et les cours d’eau temporaires. On ne trouve aucune mesure particulière pour protéger les captages d’eau potable.
Et, cerise sur le gâteau, les prescriptions concernant les distances d’épandage par rapport aux habitations ont disparu, sous la pression de l’industrie chimique associée à la FNSEA.
Telle est la situation aujourd’hui.
La FNSEA continue à se rendre coupable d’empoisonnement généralisé de l’environnement et de la population, avec cyniquement en première ligne les agriculteurs qui sont les premières victimes de ce scandale sanitaire.
Agriculture, Environnement, Santé, que dire de la complaisance et de la lâcheté de nos ministres et de leurs administrations ?
Rendront-ils des comptes pour avoir tout fait pour que perdure cet empoisonnement généralisé et avoir fait fi de la santé de nos compatriotes ? Une fois de plus, il n’y aura que la pression des citoyens regroupés et organisés qui permettra d’avancer dans ce dossier qui s’enlise depuis une décennie dans la puanteur des petits arrangements entre amis.
Eric FERAILLE, Président régional FRAPNA