FLAMANVILLE, notre danseuse !…
Le directeur du projet de Flamanville 3, a annoncé que l’EPR de Flamanville accuse un nouveau retard de six mois et que 500 millions d’euros de surcoût !
L’EPR devrait désormais démarrer d’ici à la mi-2024 au lieu de fin 2023.
Ce nouveau surcoût passera le coût total du projet, (en chantier depuis 2007), de 12,7 à 13,2 milliards d’euros.
Quant au retard annoncé, il ne sera que de douze ans sur le calendrier initial.
Ce nouveau délai est dû à la révision de procédures de traitement de quelque 150 soudures « complexes », au sein du circuit secondaire principal du réacteur EPR, a-t-il expliqué.
EDF à la recherche désespérée de soudeurs
Tous les bons soudeurs sont actuellement réquisitionnés sur l’EPR de Flamanville où il y a plus de cent soudures à refaire. La Covid, qui multiplie par trois les durées des grandes visites d’entretien des autres réacteurs et des soudures fatiguées repérées se liguent pour révéler que le nucléaire est une énergie intermittente, comme toutes les autres.
Rôle des soudeurs américains dans les centrales françaises
EDF, qui est confronté à un important problème de corrosion sous contrainte depuis un an dans ses derniers réacteurs, s’appuie actuellement sur une centaine de soudeurs et tuyauteurs nord-américains employés par les entreprises Westinghouse et Framatome, qui toutes les deux ont des filiales outre-Atlantique.
Ce sont donc une centaine de salariés de Westinghouse qui arrivent des États-Unis depuis début octobre 2022. Ces soudeurs américains et canadiens viennent à la rescousse du nucléaire français, qui manque de bras et ils coûtent très chers à EDF.
Ils « sont venus en renfort pour nous permettre de passer le pic », a expliqué Régis Clément, directeur adjoint de la direction production nucléaire d’EDF, lors d’un point presse ce mardi 8 décembre 2022.
« Tant qu’on a besoin de soudeurs, on mobilise des soudeurs ! », a-t-il ajouté. La mission de ces soudeurs américains devrait durer plusieurs mois ; EDF n’a pas donné plus de précisions pour le moment.
Spécialisés dans les soudures de haute précision, ils sont actuellement en formation chez EDF. Ils devront repasser les qualifications nécessaires avant d’intervenir. En effet, les soudures à réaliser sont complexes et le niveau de précision nécessaire est extrêmement élevé.
Le besoin en soudeurs d’EDF ne se limite pas aux seuls problèmes de corrosion sous contrainte.
…. Quand j’avais besoin d’une bonne soudure, j’allais voir le soudeur. Que veux-tu, nous sommes excellents, mais eux sont des artistes, plus que des ouvriers, mieux payés que nous et c’est bien normal, Il n’y a rien de plus qu’une belle soudure avec des vagues régulières, brillante une fois enlevé le laitier.
…. J’ai travaillé plusieurs années comme soudeur pour différentes centrales en France pour le compte de Framatome . Ce métier et très exigeant et complexe mais largement sous payé surtout par rapport aux risques que l’on prend pour sa santé.
Le Monde avec AFP Publié le 16 décembre 2022
Des prestataires d’EDF relèvent leurs limites de doses radioactives
Par Reuters Publié le 16 sept. 2022 à 15:36 par Benjamin Mallet
Des entreprises travaillant à la remise en état des réacteurs affectés par des problèmes de corrosion d’EDF envisagent de relever les limites de radioactivité auxquelles certains de leurs techniciens sont susceptibles d’être exposés afin d’aider le groupe à tenir ses délais, a-t-on appris auprès d’EDF.
Si les nouvelles limites restent très inférieures à la réglementation et aux niveaux à partir desquels un danger pour la santé est identifié, cette mesure inhabituelle illustre la course contre la montre dans laquelle la France est engagée pour redémarrer un maximum de réacteurs avant l’hiver, dans un contexte de crise énergétique qui fragilise son système électrique et ceux de ses voisins européens.
« Les activités réalisées actuellement sur nos installations conduisent à une augmentation du nombre d’heures travaillées dans la partie nucléaire de nos installations, ce supplément d’activité n’avait pas été envisagé par nos partenaires lors de l’établissement de leur ‘contrainte de dose' », a ajouté EDF, en réponse à des questions de Reuters.
« Nous avons été informés par certains de nos partenaires que ceux-ci envisagent de relever, pour quelques-uns de leurs salariés, cette contrainte de dose. Nous avons ainsi connaissance d’une situation où elle pourrait être relevée de 12 à 14 mSv. »
La contrainte est de 14 mSv par an pour les salariés d’EDF, une valeur également adoptée par les partenaires industriels du groupe mais que certains ont choisi de fixer à des niveaux plus bas, a ajouté EDF.
Deux sources ayant une connaissance directe des chantiers en cours avaient auparavant déclaré à Reuters qu’au moins un prestataire français, à savoir la société Monteiro, avait relevé la limite d’exposition de certains de ses techniciens – essentiellement des tuyauteurs et des soudeurs – de 12 à 14 mSv environ sur une base annuelle. Une porte-parole de Monteiro a indiqué ne pas être en mesure de commenter ces informations.
Reuters a également contacté cinq autres prestataires d’EDF, parmi lesquels trois n’ont pas répondu à une demande de commentaires et un n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet, tandis que personne n’était joignable chez le dernier.
L’entreprise attribue une partie de ses difficultés à une pénurie de professionnels qualifiés et à la nécessité de limiter l’exposition à la radioactivité dans le cadre des travaux liés aux corrosions.
Un conseiller du ministère de la Transition énergétique a souligné que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) assurait « de manière strictement indépendante la radioprotection des travailleurs », ajoutant que 14 mSv constituaient une dose minime semblable à celle occasionnée par deux scanners thoraciques.
Le millisievert est l’unité permettant d’évaluer l’impact des rayonnements sur l’homme.
« En termes sanitaires, il serait difficile d’évaluer un effet en passant de 12 à 14 mSv », a déclaré à Reuters Klervi Leuraud, cheffe du service de recherche sur les effets biologiques et sanitaires des rayonnements ionisants de l’IRSN. « Tant qu’on est sous le seuil imposé par la réglementation, l’impact sur la santé est difficilement qualifiable. On pourrait difficilement observer une augmentation de risque de cancer pour une population qui serait exposée à des niveaux faibles comme ceux-là. »
Les sources interrogées par Reuters ont souligné que les travaux liés aux problèmes de soudure avaient lieu dans des zones présentant des niveaux de radioactivité élevés mais que l’objectif restait de minimiser l’exposition des techniciens (notamment des soudeurs).
« On essaie de maintenir le respect de ce principe et ce n’est pas parce qu’on est en crise qu’on va les cramer », a dit l’une des sources.
« On est dans des environnements contraints, on fait des réparations de tuyauteries qui font 30 centimètres de diamètre dans des endroits qui ne sont pas plus grands que des studios parisiens. On essaie de sécuriser notre métier et nos interventions mais des aléas, il y en a plein. Nos plannings contiennent des marges, mais parfois ces marges ne suffisent pas », a ajouté cette source.
« Il faut faire tourner le personnel et le problème, avec ces métiers extrêmement spécialisés, c’est que le nombre de personnes ayant le niveau de compétences requis est limité. »
Petits problèmes du Contrôle de Qualité ?
EDF a également dû commander des tuyaux de remplacement à des entreprises italiennes mais, selon les sources, certains n’ont pas été fabriqués aux bonnes dimensions !.
Le groupe a cependant indiqué que les éléments commandés à ses fournisseurs aciéristes étaient « des pièces brutes » qui doivent être systématiquement retravaillées. » Il s’agit d’un procédé industriel normal et aucune pièce brute n’est jamais fournie à la cote finale. »
POUR CIVAUX, « LE PLANNING EST TENU »
De plus, les travaux liés aux problèmes de corrosion impliquent globalement des procédures de contrôle complexes qui ne permettent pas d’accélérer les chantiers.
Une seule soudure représente par exemple trois jours de travail environ et nécessite des centaines de signatures de documents, selon les sources interrogées par Reuters, ce qu’EDF n’a pas commenté.
Le gouvernement a publiquement exhorté le groupe à respecter son calendrier de maintenance, EDF estimant pour sa part qu’il pourra redémarrer suffisamment de réacteurs d’ici au début de l’année 2023 pour garantir des niveaux de production nucléaire conformes à ceux de l’année dernière.
Alors que certains analystes jugent que son calendrier risque de s’avérer trop optimiste, une des sources a déclaré qu’un délai de six semaines était prévu pour réaliser les soudures restantes du réacteur n°1 de Civaux, ce qui lui paraît « irréaliste ».
« Les plannings de maintenance et de réparation tiennent compte de la réalisation des activités en cours et à venir. S’agissant de Civaux, le planning est tenu », a indiqué EDF à Reuters vendredi.
(Avec la contribution d’Elizabeth Pineau, Forrest Crellin et Matthieu Protard, édité par Investir -Les Echos)
UNE PRODUCTION NUCLÉAIRE FRANÇAISE AU PLUS BAS DEPUIS 30 ANS
Les modifications de limites de doses envisagées interviennent au moment où EDF veut redémarrer au plus vite 15 réacteurs arrêtés depuis l’hiver dernier après la détection d’un phénomène de « corrosion sous contrainte » sur des circuits de sécurité de certaines centrales.
Quatorze autres réacteurs sont également à l’arrêt, en particulier en raison d’opérations de maintenance classiques programmées et de mesures d’économie de combustible, ce qui porte au total à 54% l’indisponibilité des capacités de production d’électricité nucléaires françaises.
Alors que la production nucléaire française est au plus bas depuis 30 ans, EDF a annoncé jeudi avoir une nouvelle fois revu à la hausse l’impact estimé de la chute de cette production sur ses comptes, qui atteint désormais – 29 milliards d’euros sur l’exercice 2022, contre – 24 milliards annoncés fin juillet.
La dette d’EDF ne risque pas de diminuer
Malgré un chiffre d’affaires en hausse à 66,3 milliards d’euros (+67,2%), les pertes enregistrées par le groupe énergétique, que l’État français s’apprête à nationaliser, sont faramineuses : 5,3 milliards d’euros ont été perdus par l’énergéticien français depuis le début de l’année 2022.