La direction de la centrale de Flamanville 3 a déclaré deux événements significatifs pour l’environnement, le 28 avril 2023, à l’Autorité de sûreté nucléaire :
– le premier concerne la fuite de fluide frigorigène
– le deuxième est relatif au dépassement du cumul de fluide frigorigène autorisé au titre de l’année 2023.
France : EPR Flamanville : Pas encore en service, déjà polluant
Étant donnée la composition chimique de ces liquides, ces rejets gazeux engendrés par les fuites ont un fort pouvoir de réchauffement global, bien plus puissant que le CO2.
Laisser s’échapper 100 kg de ce gaz revient à émettre plus de 2 000 000 kg de C0² dans l’atmosphère. Et ce gaz, extrêmement stable, mettra plus de 3 000 ans à se décomposer. Chaque kilo émis reste donc dans l’atmosphère plusieurs milliers d’années.
On ne sait pas quand elle est apparue, ni son origine.
On sait seulement que EDF l’a détectée le 20 avril. Et qu’il manquait plus de 265 kilos de liquides dans le réservoir.
De quand date le dernier contrôle du réservoir de ce matériel produisant cette eau glacée ?
De quand date les dernières interventions de maintenance ?
L’enjeu des fuites de liquides de refroidissement est pourtant bien connu de l’industriel : à la centrale de Flamanville les fuites sont fréquentes.
Le site nucléaire de Flamanville a d’ailleurs dépassé la limite annuelle autorisée ( fixée à 100 kilos) pour la 2ème année de suite en 2022. Et ce n’est pas un cas isolé.
Paluel (Normandie) a annoncé plus de 1 000 kilos de fuites de liquides de refroidissement en 2022, soit 10 fois plus que la quantité maximale autorisée.
Les centrales de Golfech, de Belleville, du Bugey, du Tricastin, de Civaux et de Chooz ont elles aussi toutes dépassé le seuil des 100 kilos en 2022. Plusieurs d’entre elles dépassaient déjà la limite de rejets l’année précédente.
Qu’un réacteur qui ne produit pas encore d’électricité cause déjà des pollutions en dit long sur le manque de surveillance et d’entretien de l’installation.
Et sur le peu de cas que fait EDF de la protection de l’environnement.
Ces fuites sont monnaie courante. En moins de 4 mois, sur ce réacteur, près de 330 kilos de liquides de refroidissement ont été « perdus » dans la nature. Plus de 3 fois la quantité annuelle maximale.
L’industriel met souvent en avant la vétusté des équipements produisant du froid, les fuites étant inhérentes à la technologie utilisée à la conception.
Mais pour ce réacteur EPR en fin de construction, la vétusté peut-elle aussi être avancée par EDF ?